Conjoncture et volatilité des marchés Le consommateur paiera « la répercussion juste et transparente de l’augmentation des prix agricoles »
Bruno Le Maire et Frédéric Lefebvre, respectivement ministre de l’Agriculture et secrétaire d’Etat au commerce, souhaitent que la hausse des coûts de production supportée par les éleveurs et l’augmentation des prix des céréales soient répercutées sur le prix des produits payés par les consommateurs. Mais ils veulent « cette hausse juste et transparente » pour ne pas réduire le pouvoir d'achat de ces derniers.
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Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation et Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat au commerce. (© Pascal Xicluna / Min.Agri.Fr) |
Et comme il est hors de question que les agriculteurs et les petites entreprises soient les variables d’ajustement des marges et des profits des gros industriels et de la grande distribution, la flambée des cours des matières premières agricoles destinées à l’alimentation animale sera répercutée sur le prix final des produits alimentaires achetés par les consommateurs, via les prix payés aux producteurs.
Annoncée inéluctable depuis des semaines, « nous voulons cette hausse juste et transparente», ont déclaré Bruno Le Maire et Frédéric Lefebvre, respectivement ministre de l’Agriculture et secrétaire d’Etat au commerce. Ils avaient réuni tôt, mercredi 2 février, les représentants de la grande distribution et des industries de l’alimentation pour discuter des prix alimentaires.
Les ministres souhaitent préserver le pouvoir d’achat du consommateur
Le ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture et le secrétaire d’Etat veilleront à ce que la hausse des prix des matières premières ne soit pas le prétexte d’augmentations abusives et exagérées sur les prix des produits alimentaires. La surveillance portera essentiellement sur les aliments, dont les prix des matières premières ont en fait peu d’incidence sur le prix des produits payés par le consommateur. Les ministres souhaitent en effet préserver son pouvoir d’achat. Frédéric Lefebvre et Bruno Le Maire s’appuieront sur l’observatoire des marges et des prix, mais aussi sur la loi de modernisation de l’économie, qui prévoit de sanctionner les dérapages de prix afin de s’assurer qu’aucun abus sera commis.
Répercuter la hausse de 20 % du prix du lait payé aux producteursLes coopératives et les industries laitières de l’Atla n’ont pas attendu les annonces de Bruno le Maire et de Frédéric Lefebvre pour demander de pouvoir répercuter, sur les prix de leurs produits, la hausse de 20 % sur deux ans du prix du lait payé aux producteurs. « Les entreprises laitières, quelle que soit leur taille, ne peuvent plus attendre pour adapter, avec responsabilité, leurs tarifs à la réalité économique. » « A défaut, toute volonté politique de restaurer la compétitivité de la filière laitière française serait vaine. » « Les conséquences seraient alors dévastatrices en termes de développement économique pour les territoires, d’emplois industriels et de débouchés pour les producteurs de lait français. » |
A court terme, l’enjeu de cette répercussion inévitable est la survie des productions animales sur l’ensemble du territoire. En supportant à la fois les hausses des céréales et la mauvaise conjoncture des prix des animaux vendus, les éleveurs n’ont pas vu, en 2010, leurs revenus progresser dans la même proportion que les céréaliers.
Les écarts se sont même creusés. Plus de 20 % des producteurs de porcs sont menacés de disparition d’ici quelques mois. L’étiquetage sur l’origine des produits et les décisions concrètes qui pourraient être prise au G20 n’auraient d’effets qu’à moyen terme.
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